Deuxième pays d’Afrique par sa population avec près de 120 millions d’habitants, l’Ethiopie est caractérisée par une population très jeune avec près de 43,5 % d’habitants de moins de 15 ans (2017). En 2012, selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), les jeunes filles âgées de 10 à 19 ans représentaient 24 % de la population éthiopienne. De plus, l’Agence statistique centrale d’Ethiopie recensait en 2011 que plus d’une femme sur deux (58%) dans la tranche d’âge 20-49 ans avait été mariée avant ses 18 ans. Le pays connaît par ailleurs l’un des taux de fécondité des adolescentes les plus élevés de toute l’Afrique sub-saharienne, avec 72,4 naissances pour 1 000 femmes âgées entre 15 et 19 ans.

En Ethiopie, le mariage précoce et arrangé avant 18 ans est interdit mais encore beaucoup pratiqué dans les zones rurales où subsistent certaines pratiques traditionnelles néfastes. Les filles qui fuient cette pratique, n’ont pas de lieu où se réfugier et ne sont pas accompagnées pour trouver des solutions pour leur avenir.

A l’initiative de l’ancienne directrice du Bureau des femmes et des enfants de Farta Wereda, collectivité recouvrant les zones rurales autour de Debré Tabor (250 000 personnes), a été créé un petit local de 5 places où pouvaient loger la nuit les enfants des rues et les filles fuyant le mariage précoce. La demande étant trop importante de jour et de nuit, le bureau des femmes et des enfants de Farta a décidé de lancer un projet soutenu par l’association française AVEC l’Ethiopie, pour un accueil de jour et de nuit pour 20 filles fuyant le mariage précoce. Ce projet vise ainsi à améliorer la protection de l’enfance notamment des filles dans la région de Debré Tabor et à prévenir les violences faites aux femmes.