Le Tchad est l’un des pays du monde où l’accès aux services de santé maternelle et infantile est le plus restreint. Le budget dédié à l’éducation ne représentait que 14% du budget national en 2019, soit à peine plus de 2% du PIB.

Les familles du quartier défavorisé de Kembian, situé à la périphérie de la ville de Sarh, rencontrent de nombreuses difficultés pour faire garder et scolariser leurs enfants. Les écoles, situées en centre-ville de Sarh, ont des frais de scolarité très élevés pour les familles. Les enfants doivent également faire des déplacements quotidiens à pied épuisants jusqu’aux écoles. Ces déplacements entraînent une récurrence des retards et absences, un manque de concentration dû à la faim et la fatigue accumulés par le trajet, ainsi qu’une forte démotivation des élèves. Certains élèves, en particulier les filles, arrêtent donc d’aller à l’école pour les travaux ménagers ou en raison de grossesses non-désirées et mariages forcés.

Depuis 2013, l’Association des Professionnels de la Petite Enfance (APPE), en partenariat avec l’Association Mère Enfant de Sarh, mènent le projet “La seconde école”. Ce projet a permis la construction de deux bâtiments dans le quartier Kembian, dont l’un accueille une crèche qui priorise les enfants nés de mères adolescentes, et l’autre une classe de CP1 et de CP2. Toutefois, les familles ont demandé l’accès à un cycle scolaire complet permettant le passage du concours d’entrée au collège, ainsi que l’accès à des formations professionnelles, et des cours de soutien et de rattrapage pour les jeunes filles-mères qui ont perdu une ou deux années.